Vous allez être opéré(e) du cœur, on doit vous faire une sternotomie

Le cœur est situé à l’intérieur du thorax, au niveau d’une zone appelée le médiastin antérieur. Il est enveloppé dans un sac que l’on appelle le péricarde. Sa localisation exacte se situe juste derrière le sternum en sachant que sa forme pyramidale le fait se diriger du côté gauche. Pour accéder au cœur, il est le plus souvent nécessaire de réaliser une sternotomie.

Il s’agit de l’ouverture verticale, totale ou partielle, du sternum, os reliant en avant les cotes de la cage thoracique. Pour une intervention de chirurgie cardiaque, il n’est donc pas nécessaire de passer « par les cotes ».

Une fois le sternum coupé dans le sens de la longueur, un écarteur sera placé entre les deux berges sternales puis après écartement, on accèdera directement à la poche péricardique, qui sera ensuite ouverte (péricardotomie), pour pouvoir tomber sur la face antérieure du cœur. La quasi-totalité des éléments susceptibles d’être opéré en chirurgie cardiaque sont accessibles par cette voie d’abord : le chirurgien pourra aisément mettre en place la circulation extracorporelle permettant de pouvoir arrêter le cœur, assurant les fonctions de cœur et de poumons pendant l’intervention. Lorsque le cœur est arrêté (cardioplégie), il est possible pouvoir travailler à sa surface, comme lors des pontages coronaires, à l’intérieur, comme dans les chirurgies valvulaires, ou à sa sortie, comme dans les chirurgies de l’aorte ascendante.

Une fois l’intervention terminée, le sternum sera refermé, le plus souvent en utilisant des fils en acier. Il s’agit de fils inoxydables, très solides, qui permettront de faciliter la cicatrisation de l’os. La stabilité du sternum après l’opération est très importante, car elle diminue les douleurs et elle facilite la réhabilitation. Cette sternotomie peut être source d’inconfort et de douleurs post-opératoires aussi bien en avant de la cicatrice, que dans le dos du fait de l’ouverture et de l’étirement au niveau des cotes. Il sera bien important de calmer les douleurs post-opératoires afin d’éviter tout encombrement bronchique responsable de potentielles complications. Il vous sera très souvent proposé mettre en place une ceinture de contention thoracique, parfois armée donc assez rigide, afin de stabiliser encore plus votre sternum. Certains mouvements et positions vous seront interdits après l’intervention (comme par exemple se coucher et dormir sur le côté) afin d’éviter toute traction sur cet os fragilisé retardant sa cicatrisation. Le temps de consolidation de votre os est en général de deux mois.

Dans certaines situations, favorisées notamment par des épisodes de toux, de bronchite chronique, ou favorisées par une fragilité du sternum (dévascularisation par utilisation des deux artères mammaires, ostéoporose, antécédents de radiothérapie…) la cicatrisation osseuse peut mal évoluée aboutissant à une désunion du sternum. Une reprise chirurgicale est dans ce contexte indispensable, mais sera responsable d’une prolongation de votre durée de séjour.

Les fils d’acier restent le plus souvent en place, mais dans certaines cas, infection de cicatrice, extériorisation, sensation désagréable notamment chez les patients très maigres,  il peut être nécessaire de les retirer. Le retrait se fera préférentiellement lorsque le sternum sera stable et ossifié donc à distance de votre intervention. Si un seul des fils est gênant, l’ablation peut être réalisée sous anesthésie locale dans le cadre d’une hospitalisation ambulatoire. Si tous les fils doivent être retirés, l’anesthésie sera générale et il sera nécessaire de rester hospitalisé au moins une nuit.

Lorsque vous passerez des radiographies du thorax, ces fils seront vus témoignant de la « séquelle de chirurgie cardiaque ».

Prendre soin de son sternum après l’intervention est une étape indispensable dans le parcours des opérés du cœur. Calmer les douleurs, respecter les consignes données par les équipes soignantes, éviter les gestes interdits, faciliter la stabilisation par l’utilisation de serre-corps, suivre avec assiduité sa réadaptation, sont des éléments qui vous permettront de recouvrer plus rapidement et plus efficacement votre autonomie et donc votre qualité de vie.