Vous devez être opéré(e) d’une endocardite

Les infections le plus souvent d’origine bactérienne (staphylocoque, streptocoque, entérocoque…) des valves cardiaques prennent le nom d’endocardite. Elles peuvent survenir aussi bien sur une valve native (dysfonctionnelle au pas) que sur une valve qui a déjà été remplacée (endocardite sur valve prothétique).

Il existe toujours une porte d’entrée, qui peut être dentaire, O.R.L., cutanée, urinaire, digestive… la bactérie passe dans le sang circulant et vient se greffer sur la valve. Elle détruit progressivement cette valve ou viennent alors s’associer deux problèmes : d’une part une infection et d’autre part une dysfonction de la valve, le plus souvent sur un mode régurgitant, qui peut décompenser la fonction cardiaque.

Endocardite de la valve aortique avec végétations et abcès

Le tableau infectieux peut se mettre en place de manière insidieuse, et il n’est pas rare de constater qu’il faut souvent du temps pour pouvoir porter le diagnostic. Une fois la bactérie découverte, un traitement antibiotique adapté doit être mis en place, et une chirurgie peut être programmée dont les délais seront dépendants de la réponse aux antibiotiques, de la nature locale de l’affection cardiaque (accumulation de tissu infecté qui prend le nom de végétation), ainsi que des conséquences aussi bien cardiaque que sur l’état général du patient.

Lorsque le diagnostic est porté, un bilan cardiaque et extracardiaque doit être réalisé. Au niveau du cœur, il faut préciser la nature de la dégradation valvulaire, le nombre de valve qui sont touchées par l’infection, ainsi que la profondeur des délabrements. Cela permet d’avoir une idée du type de réparation qui sera envisagée. Un bilan d’extension avec un scanner corps entier permettra de savoir si l’infection s’est propagée à d’autres organes. Dans certains cas où le doute persiste sur le diagnostic, des examens plus poussés, comme le tep scan ou les scintigraphies peuvent être proposés.

Quelle que soit la ou les valve(s) atteint(es), le principe de la chirurgie sera toujours le même. L’intervention est couverte par une antibiothérapie adaptée, et ce traitement doit perdurer pendant plusieurs semaines après l’opération. La chirurgie doit comporter l’ablation de tous les tissus infectés, ceux-ci doivent être envoyés à l’analyse bactériologique et histologique, et sera ensuite décidée par le chirurgien la méthode de réparation la plus adaptée. Les techniques peuvent être différentes en fonction des valves qui sont atteintes et en fonction des lésions qu’elles présentent.

Endocardite sur valve prothétique biologique
Endocardite sur valve prothétique biologique

On peut donc procéder aussi bien à des remplacements valvulaires (souvent le cas sur la valve aortique), qu’à des réparations (souvent le cas sur la valve mitrale et tricuspide). Les végétations peuvent être retirées, des éventuelles perforations de tissu valvulaire peuvent être fermées par utilisation de tissu biologique comme le péricarde, des abcès peuvent être évidées nécessitant cependant des reconstructions. Cela signifie, qu’il existe beaucoup de technique de réparation, et que la lourdeur de la chirurgie dépendra de la profondeur de l’infection.

Valve mitrale déjà opérée de plastie
Valve mitrale déjà opérée de plastie

Une hospitalisation assez longue

L’hospitalisation sera longue du fait du traitement antibiotique car si une nouvelle valve a été implantée, il faut absolument éviter le risque de récidive sur le nouveau matériel. Des voies veineuses particulières seront posées pour permettre l’antibiothérapie au long cours (Piccline). Il sera nécessaire de procéder à plusieurs contrôles par imagerie, aussi bien par échographie, par scanner, pour vérifier la bonne régression de l’infection. Au décours du traitement antibiotique, il y aura un suivi relativement rapproché avec l’équipe médicale (cardiologues, infectiologues) pour être sûr qu’il n’y a aucune résurgence d’infection. Dans certaines situations, et lorsque tout est sous contrôle, il est possible d’envisager une hospitalisation à domicile pour finaliser le traitement. Comme nous l’avons vu précédemment, le tableau clinique peut être insidieux, ce qui fait que de nombreux patient arrivent à l’intervention en étant fatigués, dénutris, ayant perdu du poids, ce qui explique qu’il faudra du temps pour retrouver un bon état de forme après la chirurgie.

Une fois la longue hospitalisation terminée, la phase de réadaptation sera importante pour permettre de se reconditionner physiquement et psychologiquement.

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